Quels sont les conditions de ce confinement qui peuvent nous faire avancer ?

Mars et Avril 2020, peut être Mai ... La pandémie actuelle nous oblige au confinement. Loin de débattre de l'utilité de cette mesure, de passer du temps et de l'énergie à être en RÉ-Action à ce qui s'impose à nous, nous pouvons choisir de développer notre capacité de résilience et tirer profit de cette période pour apprendre à accueillir.

Peu connu du grand public, Karlfried Graf Duckheim est un pionnier du Zen en Europe.

Si je peux vous conseiller un livre pour découvrir ses travaux, lisez "Le centre de l'Être", ensemble de propos recueillis par Jacques Castermane, un de ses élèves.

Bien entendu cet ouvrage, l'oeuvre de Durkheim ainsi que sa continuité par Jacques Castermane traite du développement de Soi. Le développement de l'Être, qui est abordé sous un angle peu fréquent, je le déplore, dans les solutions de développement personnel ....

Il est bien entendu fait mention du choix de chacun de s'engager sur le "chemin", de l'effort que cela demande. Durckheim insiste sur le travail, la discipline, l'engagement.

Et pour autant, cela ne suffit pas toujours, que l'on veuille ou pas, nous restons des êtres conditionnés, et ces conditions nous affectent et peuvent empêcher notre progression vers nous même. Cependant pour une même condition, nous pouvons choisir la manière dont nous allons être affecté, et cela fera toute la différence.

Pour Durckheim il existe trois conditions propices à l'évolution de notre conscience. Trois conditions extérieures qui lorsqu'elles apparaissent nous permettent, sous réserve qu'on les aborde correctement, de grandir en conscience.

  Celles ci sont
  • La peur
  • L'absurde
  • L'isolement
 

 

N'est ce pas ce que nous sommes en train de vivre aujourd'hui (printemps 2020, pandémie de coronavirus) ? Ces conditions nous permettent de nous poser des questions et d'en apprendre sur nous-même. Sans nous juger, juste en respectant qui nous sommes et en accueillant ce que nous sommes. En se posant les questions et en acceptant nos propres réponses, sans les comparer avec celles des autres, sans les passer aux filtres des nos concepts moraux, religieux, ethniques ou autres. On fait le point avec soi même et on accepte qui on est, c'est tout. Sans chercher à correspondre à notre être idéal, qui est plus souvent le fruit de notre pensée conditionnée que de notre conscience. Nous nous regardons dans la glace, et nous voyons clairement que nous ne sommes pas parfait, nous cessons de nous mentir. Ce qui est important c'est d'arrêter de nous mentir et de nous juger, de diriger toute notre énergie vers celui qui nous voudrions être, mais de reconnaître là où nous en sommes. Ce sera un bon point de départ pour commencer notre chemin sans risques de nous tromper.

Sur la question de la peur, nous pouvons nous interroger de la manière suivante:

Ai-je peur pour moi ? Pour les autres ? Quels autres, les membres de ma famille, mes proches ou tout les autres ?
Ai-je peur de la mort de la maladie ? De ne pas avoir fait telle ou telle chose dans ma vie ? de ne pas avoir régler telle ou telle chose ?
...

Pour l'absurde, c'est un peu plus compliqué ... Autant la confrontation à notre peur nous implique directement, autant la notion d'absurde peut nous éloigner de nous même.
Est ce que je rejette l'absurde en dehors de moi ? C'est ce qui semble se passer lorsque l'on voit les réactions sur les différentes solutions utilisées de part le monde et que nous les comparons. Confinement versus libre circulation avec des masques et des tests, naissances multiples de théories du complot versus incompétence des décideurs, préférences allant à la sauvegarde de l'économie versus la santé des citoyens avant tout.
Suivant notre point de vue, toutes ces situations sont paradoxalement défendables et absurdes en elle même.
Pour l'absurde aller voir en vous, posez les questions qui vous concernent :

Est ce absurde de passer autant de temps au travail et de négliger ma famille, mes amis, mes proches ?
Est ce absurde d'engranger encore plus d'argent pour mes vieux jours, et de ne pas vivre aujourd'hui ?
Est ce absurde de consommer comme je le fais, d'obéir à cette injonction sociale et économique, sans penser aux conséquences que cela implique ?
...

En ce qui concerne l'isolement, la première précision est que l'on peut se sentir seul, même au milieu des siens ...
Nous vivons dans le confinement, la solitude qui nous pèse vient d'où ? Même si je pense aux personnes célibataires, âgées, et toutes celles qui effectivement souffre de la solitude depuis bien avant le confinement, l'isolement que, pour la plupart, nous découvrons aujourd'hui nous frappe de quelle manière ?

Quels sont les sentiments, les émotions que je ressens ?
Qu'est ce qui me manque le plus ?
Quelle importance est ce que je donnais aux rencontres avant ? En étais-je conscient ?
....

Ce ne sont que quelques pistes de questions, vous trouverez les vôtres facilement. Le plus important est votre attitude face à vos propres réponses, viennent elles de vous vraiment ou de qui vous croyez ou voudriez être ? Acceptez vos réponses sans vous juger, sans culpabilité, sans influence de votre être idéal. Affrontez et accepter votre vérité sans vous blesser. N'oubliez pas que l'on ne peut travailler que sur un sujet que l'on connaît bien. Vous voulez évoluer dans votre conscience de vous même et du monde qui vous entoure ? Se poser ces questions c'est partir sur de bonnes bases.

Bonne réflexion à tous.